Le jardin de thé
Explorez le jardin au travers de son histoire, de son cadre naturelle et de mes pratiques agricoles


Terre de légende
Le jardin de thé des Roches de l'Éllé est inscrit dans un paysage boisé et vallonné à proximité du site des Roches du diable, impressionnant chaos granitique traversé par la rivière Éllé. La légende raconte que Saint-Gwénolé, désireux de s’installer dans ce lieu majestueux, attira la colère de Paolig, le diable lui-même, alors maître des lieux. Une lutte épique s’engagea, forçant le démon à se replier de l’autre côté de l’Ellé. Après ce combat, Saint-Gwénolé eut besoin d’un pont pour répandre la bonne parole. Il conclut alors un pacte avec le diable : la première âme à traverser l’ouvrage appartiendrait au maître des Enfers. Mais le saint, rusé, envoya un écureuil plutôt qu'un humain. Trompé, le diable entra dans une rage folle, frappa le sol de son poing et disparut dans l’Ellé, ouvrant un gouffre insondable.
< Site des Roches du diable, sur la commune de Guilligomarc'h
Richesse en biodiversité
Depuis 2022, le jardin de thé s'est établi sur une friche forestière en bord de ruisseau, demeurée intacte durant près de trente ans.
Le site était recouvert de végétations denses, de fougères luxuriantes, de mousses tapissant les rochers et par endroit d'un épais manteau de ronces, tandis que le sous-bois abritait une biodiversité spontanée façonnée par le temps et l’humidité. Y introduire des théiers représentait un véritable défi, exigeant un long travail de préparation pour adapter le sol tout en préservant l’équilibre naturel du lieu.
Chênes, châtaigniers, hêtres, bouleaux accompagnent les théiers >


Préparation des plantations
Le relief escarpé impose la création de terrasses, indispensables pour faciliter l’accès, l’entretien et les cueillettes. Pour ce faire j’ai choisi de travailler presque exclusivement avec des outils manuels, au rythme lent mais précis du geste.
La préparation des parcelles s’apparente à une œuvre patiente : défricher, dessoucher, élaguer, dégager les troncs et racines, travailler la terre à la houe et au râteau, tracer des chemins, poser piquets et clôtures, puis façonner les terrasses. Viennent ensuite quand c’est possible le semis du trèfle et, enfin, la plantation des théiers, taillés et disposés selon les courbes du terrain.
< Plantation en terrasses du printemps 2025, trèfle blanc en couvert végétal
Agriculture naturelle
Roches de L’Éllé est un projet agricole en bio, pensé à échelle humaine. J’y cultive environ 1 600 théiers de la manière la plus naturelle possible, en valorisant avant tout les ressources disponibles sur place. Inspiré par l’approche de l’agriculteur japonais Masanobu Fukuoka, qui défend une agriculture limitant fortement les interventions humaines, mon objectif est de laisser agir la nature autant que possible. Il s’agit bien sûr de trouver un équilibre entre l’action et le non-agir. Ainsi, les théiers ne reçoivent aucun intrant, mais profitent des feuilles d’arbres tombées à l’automne, qui se décomposent lentement et restituent au sol les minéraux et nutriments puisés en profondeur.
Plantation réalisée à l'automne 2023 . Le résultat 2 ans après (cultivar Cuilü) >
